Follia - Elie Bouisson et Katé Aráoz: 6 rue Chapon
Past exhibition
Overview
Renvoyant à l’étymologie latine du mot « feuilles » dont on semble percevoir à chaque instant le bruissement dans l’exposition, et à la danse baroque immortalisée au XVIIIe siècle par la célèbre Follia de Vivaldi, ce Duo Show propose une méditation sur les évolutions du vivant qui n’est pas sans faire écho aux réflexions de penseurs contemporains à l’instar d’Emanuele Coccia pour lequel « c’est aux plantes qu’il faut demander ce qu’est le monde, parce que ce sont elles qui ‘font monde’ » ou de Guillaume Logé annonçant l’émergence d’une « Renaissance Sauvage », incarnée par une nouvelle génération d’artistes faisant de leur relation à la nature l’essence même de l’œuvre.
La Galerie Anne-Laure Buffard est heureuse de présenter Follia, un Duo Show mettant en dialogue les œuvres du plasticien français Elie Bouisson et les peintures de l’artiste bolivienne, Katé Aráoz invitée pour l’exposition.
Renvoyant à l’étymologie latine du mot « feuilles » dont on semble percevoir à chaque instant le bruissement dans l’exposition et à la danse baroque immortalisée au XVIIIe siècle par la célèbre Follia de Vivaldi, ce Duo Show proposeune méditation sur les évolutions du vivant qui n’est pas sans faire écho aux réflexions de penseurs contemporains à l’instar d’Emanuele Coccia pour lequel « c’est aux plantes qu’il faut demander ce qu’est le monde, parce que ce sont elles qui ‘font monde’ » ou de Guillaume Logé annonçant l’émergence d’une « Renaissance Sauvage », incarnée par une nouvelle génération d’artistes faisant de leur relation à la nature l’essence même de l’œuvre.
Partant tous deux d’une observation attentive de leur environnement, Elie Bouisson et Katé Aráoz figurent de manière sensible les transformations de la nature par le biais d’une multiplicité de médiums, de la sculpture à l’installation, en passant par la peinture et le dessin.
Les œuvres d’Elie Bouisson invitent à une reconnexion à la matière et aux gestes essentiels à travers une approche artistique héritière de l’Arte Povera. Il procède avec délicatesse lors de la création de ses Antennes et Carrés de feuilles, assemblages de feuilles mortes de cerisier, marronnier, figuier, collectées puis séchées à la presse au fil des saison avant d’être cousues à la main pour composer des tableaux organiques subtils - monochromes verts aux reflets oxydés qui réinventent le genre du paysage. Offrant un contrepoint sculptural à ces tableaux végétaux, sa Pelote est une sphère organique, fruit de l’accumulation méticuleuse de feuilles imputrescibles ramassées par l’artiste dans les différents endroits où il est en résidence. L’artiste les fait rouler en extérieur pour leur donner une forme ronde, un processus performatif qui interpelle les passants. Elie Bouisson réalise également des sculptures à taille humaine par empreinte et arrachage, donnant à voir des rhizomes de racines dans une Ronde en béton armé dont la forme circulaire évoque le fonctionnement itératif de notre écosystème, disparaissant et renaissant à l’infini.
L’éternel retour du cycle de la nature préside aussi à la réalisation des quatre grands tableaux immersifs de Katé Aráoz de la série Cartographie sensible d’un arbre – l’artiste peint depuis trois ans le même arbre, un pistachier du Jardin des Plantes, qu’elle dessine jour après jour, au fil des saisons. Elle prépare minutieusement ses toiles avec du lin dont la texture lisse, évoquant celle de la peau, est recouverte d’une fine couche de poudre de marbre qui permet le reflet d’une lumière vaporeuse. L’apparence évanescente de la matière, qui se dévoile sur un fond patiemment travaillé par des dégradés de couleurs, évoque les émotions intérieures de l’artiste. Discrets, les effets de transparence laissent entrevoir des images délicates et atmosphériques, oscillant entre abstraction et figuration. Renvoyant à l’échelle de l’arbre, le format des peintures – plus grandes que son propre corps – engage l’artiste dans un état de méditation, que Katé Aráoz cherche alors à retranscrire sur toile.
Suivant le parcours d’exposition, les petits formats de Katé Aráoz – dessins et peintures - dialoguent avec les œuvres organiques d’Elie Bouisson, explorant à deux voix une dimension nouvelle : celle d’une nature fragile, éphémère mais également capable d’une régénération constante.
Un livret avec un texte poétique de Guillaume Logé, auteur des remarqués Renaissance Sauvage : l’art de l’anthropocène (Puf. 2019) et Le Musée Monde : L’art comme écologie (Puf. 2022) et En marchant avec Tal Coat (Sombres torrents, 2024) accompagne cette exposition.
« Je m’écarte de la nomenclature de voir, je m’écarte de la langue apprise. Infirme, j’explore le sol à l’entour. D’une simple feuille, je fais carte, visage, lettre, le tracé du corps aimé – sa respiration quand je l’agrippe, son murmure quand je l’emmêle. »
- Guillaume Logé, à propos de l’exposition Follia
Les démarches artistiques d’Elie Bouisson et Katé Aráoz résonnent ainsi entre elles, offrant une certaine poétique du vivant où le sujet organique, animé par le geste de l’artiste, invite à redéfinir les contours de l’écologie et de l’esthétique.
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Works