Retour de résidence artistique à la BEI

Quelques coups de cœur
Celine Coubray , Paperjam, 11 May 2023

La Banque Européenne d’Investissement (BEI) présente les œuvres que la banque a acquises ces trois dernières années suite au programme de développement artistique qu’elle organise chaque année. 

 

La BEI a présenté dans ses locaux le travail des artistes qu’elle a accueillis dans le cadre de son programme de développement artistique (Artists Development Programme-ADP). Suite aux conditions particulières subies ces dernières années liées à la pandémie, cet accrochage est l’occasion d’une minirétrospective des œuvres acquises par la BEI auprès des lauréats ayant participé au programme ces trois dernières années. 

Un programme unique 

Le programme de développement artistique réalisé par la BEI est un programme de résidence et de mentorat tout à fait unique en son genre. Il agit comme un accélérateur de talents et offre à des artistes européens de moins de 35 ans une occasion unique de réaliser une résidence artistique dans d’excellentes conditions (mise à disposition d’un atelier-logement, frais de voyage pris en charge, allocation de 80€ par jour et 1.500€ complémentaires sur présentation de résultats) et de profiter en plus d’un mentorat par un artiste de renommée internationale. En 2022, c’est l’artiste française Tatiana Trouvé qui a accepté cette mission. Les années précédentes, les artistes ont pu être accompagnés par Darren Almond, Callum Innes ou encore Jorma Puranen, entre autres.

 
«L’ADP est une occasion privilégiée pour ces jeunes artistes de pouvoir se consacrer entièrement au développement de leur art. 

Delphine Munro, responsable des arts et de la culture, BEI

«L’ADP est une occasion privilégiée pour ces jeunes artistes de pouvoir se consacrer entièrement au développement de leur art pendant un temps au cours duquel nous les accompagnons», explique Delphine Munro, responsable des arts et de la culture à la BEI et coordinatrice de ce programme. «En plus d’une aide financière, la BEI leur met à disposition un espace d’atelier-résidence pendant trois mois. Habituellement, nous le faisons à Neimënster, mais ces dernières années, pour des raisons de disponibilité d’espace, la résidence s’est déroulée à la Cité des Arts à Paris. Ce programme rencontre un grand succès. En 2023, nous avons reçu pas moins de 535 dossiers de candidatures, ce qui est exceptionnel! Les années précédentes, nous étions plutôt autour de 200 à 300 dossiers.»

Des œuvres produites, et acquises

En plus de l’opportunité de recherches et de production, l’autre point fort de ce programme est que la BEI s’engage à acheter des œuvres qui ont été réalisées dans le cadre de cette résidence. C’est donc aussi une occasion unique pour les artistes d’entrer dans une collection publique de grande qualité, et de bénéficier en plus d’une autre source de revenus. «Ces œuvres composent le panorama de la prochaine génération de création artistique européenne. C’est à la fois un travail de défrichage pour la scène artistique européenne et un immense tremplin pour ces jeunes professionnels» assure Delphine Munro.

Les dernières acquisitions (celles de 2020, 2021 et 2022) sont actuellement accrochées au sein de la BEI et sont le travail de Panayiotis Doukanaris, Meta Drčar, Niamh Schmidtke, Alexandra Hunts, Agnieszka Mastalerz, Jošt Franko, Andrej Polukord, Liviu Bulea, Elsa Mencagli, Laure Winants, Pauline-Rose Dumas et Nikolay Karabinovych.

«Lors de cet accrochage, la BEI met en œuvre un travail de réseautage et organise des visites guidées. C’est ainsi l’occasion pour les artistes de rencontrer des professionnels de l’art contemporain et pour les institutions locales de découvrir de nouveaux talents. Par ce biais, les œuvres de certains artistes soutenus par la BEI ont rejoint les collections de la Villa Vauban ou du Musée national d’histoire et d’art», précise Delphine Munro.

Pauline-Rose Dumas développe, elle, un univers complètement différent. Designer textile de formation, elle a récemment appris le travail de la forge. L’artisanat est au cœur de sa démarche et elle mêle de manière très habile ces deux disciplines que sont l’art textile et l’art du fer dans des installations singulières, à la fois fortes et fragiles. À la BEI, on découvre entre autres un tableau-sculpture, Between lines, composé d’éléments issus du monde de la couture, tels que les aiguilles ou les mètres rubans, mais figés dans le fer. Elle a disposé ces différents éléments sur une grille, comme une carte mentale, sous laquelle est tendu un patron en papier, «pour mettre à plat mon système de pensée et montrer deux moments de la création», précise Pauline-Rose Dumas.

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