Afterlight - Gregory Hodge: 6 rue Chapon
À la suite de sa présence remarquée sur le stand de la galerie lors de l’édition 2025 d’Art Paris, au Grand Palais, la Galerie Anne-Laure Buffard est heureuse de présenter Afterlight, le premier Solo Show consacré à l’artiste australien Gregory Hodge dans l’espace du 6 rue Chapon. L’exposition s’inscrit dans la programmation du Paris Gallery Weekend 2025 et donnera lieu à une conversation avec Amélie Adamo le jeudi 5 juin à 19h.
Né en 1982 en Australie, Gregory Hodge est un peintre reconnu sur la scène Asie-Pacifique où il bénéficie d’une forte présence institutionnelle en investissant ente autres les collections de la National Gallery of Australia et de la Wollongong art gallery. Récemment installé à Paris, il entreprend en 2024 une résidence à la Cité des Arts au cours de laquelle ses recherches se concentrent sur l’influence des tapisseries de la Manufacture des Gobelins, sur les peintures Nabis de Bonnard, Vuillard et Denis conservées au Musée d’Orsay.
Ce Solo Show, dédié aux derniers travaux de l’artiste et placé sous l’égide des jeux de représentation et de lumière, s’inscrit dans la continuité des projets menés par Gregory Hodge lors de sa résidence à la Cité internationale des arts (2024) et dans la lignée de la série des Landscapes présentée en finale du Wynne Prize à la National South Wales Gallery en 2023.
L’exposition Afterlight - dont le titre est emprunté à l’une des oeuvres majeures de l’artiste, une forêt peinte à contrejour où chaque arbre semble pourtant habillé de toutes les couleurs du monde - confère leurs lettres de noblesse aux nuances et à la dispersion de la lumière. L’artiste demande : que nous est-il donné de voir plus loin que la lumière ? Et chaque toile répond, par une vibration toujours plus originale, en déployant une trame de lignes et de touches de couleurs qui appelle un déplacement perpétuel du regard et une redécouverte constante de l’image.
Par la qualité délibérément artisanale de ses toiles qui imitent à s’y méprendre la trame d’une tapisserie, Gregory Hodge propose une variation contemporaine du trompe-l’œil, rendue possible, en amont, par un méticuleux travail de photocollage et en aval par l’utilisation combinée de peinture acrylique et de gels translucides pigmentés. Dans l’oeuvre Seascape, paysage et silouhette, corps et décor jouent une même partition qui nous plonge alternativement dans l’abstraction la plus totale. Par le détour du tableau-tissu, l’artiste poursuit une réflexion sur le concept de perception et de couleur changeante héritière des Nabis et des impressionnistes mais également informée des nouvelles possibilités offertes par les filtres Photoshop et les pinceaux digitaux. Pour ses tableaux récents où la nature est omniprésente, l’artiste utilise des outils et pinceaux spécialement fabriqués à la main pour créer des compositions stratifiées laissant deviner tantôt des paysages enneigés (Winter Landscape) ou des couchers de soleil sur la côte (Sunset abstraction), tantôt des gestes picturaux en forme de rubans qui se déplacent à la surface de natures mortes comme dans les oeuvres Sunflowers et Interior with books.
« Gregory Hodge peint d’après ses photos mais il s’agit moins de réalisme qu’un travail sur la mémoire. Il y a les moments vécus, quelques portraits de proches, mais surtout ce jeu avec la peinture elle-même, le divisionnisme de Seurat, l’habilité de Vuillard à fondre corps et décors dans un même jeu de motif. La comparaison qu’il propose de son travail avec la tapisserie ouvre des perspectives nouvelles ; elle s’affirme à contre-courant d’une esthétique de l’instant. L’artiste travaille à l’acrylique pour avoir une liberté de geste plus grande. Il développe ses propres outils pour toucher la toile, s’y perdre dans une pratique qui touche à certains moments la méditation. »
- Henri Guette
L’exposition est accompagnée d’un livret dans lequel paraît un texte inédit d’Henri Guette, critique d’art et commissaire d’exposition, sur le travail de l’artiste.