BRIDGE FALLING DOWN SOON RISING UP - Nhu Xuan Hua: 6 rue Chapon
Après le succès de l’exposition Tropism, Consequences of a Displaced Memory, dans le Secteur Curiosa de Paris Photo en 2023, la Galerie Anne-Laure Buffard est heureuse de présenter Bridge Falling Down, Soon Rising Up, le nouveau Solo Show de l’artiste française d’origine vietnamienne Nhu Xuan Hua s’inscrivant dans la programmation des Photo Days 2024. L’exposition se tient du 31 octobre au 15 janvier 2025.
Ce Solo Show immersif, sous le double signe de la tempête et de la reconstruction, s’inscrit dans la continuité du projet Heaven and Hell présenté par Nhu Xuan Hua et Vimala Pons à l’Église Saint-Blaise aux Rencontres d’Arles, et du Solo Show Hug of a Swan, montré successivement au Musée Huis Marseille d’Amsterdam et au FFF de Francfort en 2022 et 2023.
Née en 1989 en France, Nhu Xuan Hua travaille entre Paris et Londres où elle s’illustre depuis plus de dix ans en tant que photographe de mode engagée, proposant une esthétique singulière qui attribue une place centrale à la représentation des minorités, des femmes asiatiques et à la passation des héritages culturels. En marge de cette reconnaissance internationale dans l’univers de la mode, l’artiste entame en 2016 une quête identitaire qui la mène sur les traces de sa famille qui a fui le Vietnam au sortir de la guerre pour s’installer en Europe. De cette recherche est née la série des Tropisms, Consequences of a Displaced Memory qui explore, à travers un ensemble d’images d’archives familiales manipulées numériquement, les différentes strates du souvenir.
Sous le titre Bridge Falling Down, Soon Rising Up, l’artiste présente une sélection d’œuvres de ce corpus ainsi que d’autres compositions aux frontières des Tropisms à la tonalité surréaliste. Prenant pour point de départ le typhon Yagi qui touche le nord du Vietnam en septembre 2024, détruisant sur son passage foyers et infrastructures, Nhu Xuan Hua déploie une réflexion sur la fragilité des espaces intimes et des lieux de refuge tout en illustrant l’esprit de résilience des êtres et des choses. Oscillant entre chaos et recherche d’harmonie, l’exposition interroge la construction de soi à travers la superposition des récits transgénérationnels et les empreintes laissées par ceux-ci. À l’image de The Dancers, où la première danse des mariés se transforme en ronde solitaire, les tempêtes intérieures séparent les êtres. Ces scissions se rejouent, se répètent, comme au travers des deux mains liées des personnages de l’œuvre Forget that the Orange is not here tout en nous conviant à imaginer la reconstruction possible au travers des liens que nous tissons entre, et avec, les œuvres. Une démarche amplifiée par l’installation immersive, sonore et visuelle, par laquelle l’artiste s’approprie les deux espaces d’exposition, repeints, parés de rideaux, d’un plafond-miroir aux allures oniriques, et d’assises sculpturales. Une ample bande noire s’élevant à 1 mètre au-dessus du sol, fil directeur de l’accrochage et évoquant le format cinémascope, nous invite à lever les yeux au ciel à la recherche d’un hors champs, là où toute frontière s’efface pour nous projeter dans l’infini des possibles.
« Cette exposition est une réflexion sur les mondes parallèles qui peuvent s’entrecroiser, les passages spirituels, physiques, tangibles ou intangibles que l’homme cherche à créer. Les lectures qui se font entre les œuvres, les dialogues qui se créent sont autant de ponts qui se brisent et qui, parfois, se reconnectent grâce à l’étude persistante d’un personnage qu’on aimerait nommer architecte ou bâtisseur. »
- Nhu Xuan Hua