Safe space - Park Chae Biole: 6 rue Chapon

Overview
Safe Space
31 août - 21 septembre 2024 / 6 rue Chapon, 75003 Paris
 
Vernissage / Samedi 31 août 2024  / 17h - 21h 
Nocturne / Jeudi 5 septembre 2024 / 17h - 21h
 

La Galerie Anne-Laure Buffard est heureuse de présenter Safe Space, la première exposition personnelle de Park Chae Biole à Paris, après le Duo Show Climb and Pause présenté avec sa soeur jumelle Park Chae Dalle à La Caserne au printemps 2022 et sa présence remarquée lors des éditions 2022 et 2023 de la foire Asia Now. 

 

Née en 1997, vivant et travaillant entre la France et la Corée, Park Chae Biole pratique la peinture, l’écriture poétique et la sculpture, déployant via ces différents media un univers singulier et personnel où l’image devient espace, où il est sans cesse question «d’habiter le monde», de rendre le monde habitable par le truchement de l’oeuvre d’art. Dans la lignée des recherches entreprises lors de ses dernières résidences à Goseong en Corée du Sud, à la Fondation Pistoletto en Italie (2023) et à la Villa Dufraine (2024), Park Chae Biole renouvelle constamment l’acception tant sensible que métaphorique que l’on peut se faire de l’espace d’exposition. 

 

Dans Safe Space, Park Chae Biole interroge les environnements qui sont sensés permettre aux personnes marginalisé.es de se sentir en sécurité et qui sont aujourd’hui mis en cause et fragilisé.es. L’exposition revêt deux dimensions distinctes pour autant qu’elles sont indissociables : une dimension personnelle et intime faisant place à l’espace intérieur et au monde de l’enfance et une dimension métaphorique posant un regard politique et engagé sur l’état actuel du monde. 

 

Park Chae Biole propose d’ouvrir une réflexion autour de la mobilité, du corps et de sa fragilité, faisant écho à sa propre histoire et aux souvenirs d’enfance de sa mère. Comment rendre l’art accessibles pour tous ? Pour tous les corps ? C’est une question centrale qui rythme les créations plastiques de Park Chae Biole aussi bien que ses créations littéraires à l’image de la fiction poétique Frida et Gyueme qu’elle publie en 2020 et qui retrace les vies de Frida Kahlo et de sa mère. 

 

Dans Safe Space, la notion d’accessibilité passe premièrement au crible de la dimension spatiale et de la manière d’habiter l’espace. En référence au monde de l’enfance, l’espace d’exposition est tapissé de carreaux de protection et présente des oeuvres de toutes échelles, accrochées à différentes hauteurs. Au sol, l’installation Playground prend la forme d’une tente qui recèle une maquette de la salle de jeu de sa maison d’enfance, là où son père initiait Park Chae Biole et sa soeur au dessin et à la peinture de façon ludique. Aux murs et au plafond les oeuvres des séries Stores et Triangles parent l’installation de paysages, peints sur des stores en bambou ou sur des tentures, qui font écho aux voyages de l’artiste, comme autant d’invitations aériennes, à une clame évasion. Et comme le mentionne Grégoire Prangé dans son essai La vie est un tissage (2023), « Très vite, peinture et sculpture tissent entre elles une relation fusionnelle, dialoguent et s’ouvrent, {…} au corps toujours, et à l’espace – il est question d’habitat ». 

 

L’instauration d’un Safe Space est également à penser comme une question politique au regard du monde dans lequel nous vivons. Témoin d’un effacement progressif d’espaces accueillants pour les personnes racisé.es, les queer, les femmes, les personnes en situation d’handicap, Park Chae Biole interroge la possible prise de conscience de cet état, en passant par le partage et l’entraide. « Vous sentez-vous en sécurité ? Comment pouvons-nous rendre cet espace, ce monde Safe ? » (Park Chae Biole). 

 

La notion même de Safe Space est historiquement non seulement un espace physique mais avant tout un espace créé par la réunion de femmes et de personnes de la communauté LGBT+ dans un mouvement de résistance afin d’échanger sur les expériences d’exclusion sociale. Le questionnement que développe l’artiste autour des Safe Spaces fait part des situations de tous les groupes sociaux marginalisés, à la manière dont Alison Kafer défend, dans Feminist, Queer, Crip (2013), que l’étude et les luttes féministes, queer et concernant le handicap (disability studies) sont intrinsèquement liées. A travers le déploiement de ses oeuvres dans l’espace, Park Chae Biole établit une atmosphère de consolation dans laquelle chaque visiteur.euse, chaque spectateur.trice a d’emblée une place. 

Installation Views
Works