Desmemoria - Pierre-Elie de Pibrac : 17 rue Chapon

Overview

 

La Galerie Anne-Laure Buffard Inc. est heureuse de présenter dans un espace au 17 rue Chapon, Desmemoria, un projet photographique de Pierre-Elie de Pibrac réalisé à l’occasion d’un séjour de huit mois à Cuba et récompensé par le Prix Levallois en 2018. 

 

Effectué au moment du décès de Fidel Castro et dans les mois qui ont suivi, ce projet immersif au coeur de l’Etat insulaire interroge, à travers le prisme du sucre, « âme de Cuba », les désillusions d’un peuple qui a oeuvré en vain pour que s’incarne le rêve castriste. L’exposition organisée par Anne-Laure Buffard Inc. est l’occasion de présenter des images inédites de Desmemoria et d’introduire un nouveau corpus, « Silenciar », notamment projeté sous la forme d’un diaporama. 

 

Ayant vécu près d’un an aux côtés de familles d’azucareros dans les bateyes, villages sucriers qui sont le creuset du métissage cubain, Pierre-Elie de Pibrac rend hommage avec Desmemoria à ces oubliés de l’histoire à travers trois ensembles qui fonctionnent sur le mode du contrepoint, passant du noir et blanc à la couleur, de la forme documentaire à l’allégorie. 

« Le corpus photographique intitulé Desmemoria a quelque chose d’un nocturne » indique l’historien de la photographie Michel Poivert dans le livret qui accompagne l’exposition. 

« Si le terme désigne le genre musical né à l’époque du romantisme, puis adapté à la peinture par Whistler, il peut aussi servir l’art du photographe, qui est pourtant celui de la lumière. En photographie, un nocturne se construit par les ombres nées d’une source légèrement voilée. Une grisaille - ce beau terme qui désigne l’art des camaieux de gris -, qui donne le sentiment que le temps a pris possession du réel. Les hommes et les femmes, les enfants, les lieux et les situations apparaissent alors dans un climat particulier. En diminuant progressivement l’intensité de la lumière, c’est le monde des dégradés qui se donne à voir. Et, si soudain le photographe nous plonge en plein jour et choisit la couleur – comme avec Guajiros - ce sont alors les regards des hommes et des femmes en plans rapprochés qui se chargent de nous rappeler que toute illusion s’est évanouie dans le filigrane de la propagande de Fidel Castro […]Par un choix esthétique audacieux qui rend hommage aux photographes de la modernité documentaire, Pierre-Elie de Pibrac confère aux personnages l’acre aura des déclassés ». 

Présenté à Arles en 2019 dans le cadre du Prix Levallois et au Musée du Nouveau Monde de la Rochelle en 2021, Desmemoria a également été lauréat du Prix du livre photographique HIP en 2020 (catégorie reportage et histoire) pour la publication réalisée avec les Editions EXB. 

 

Desmemoria constitue le premier volet d’une trilogie documentaire qui de Cuba à Israël en passant par le Japon permet à Pierre-Elie de Pibrac d’interroger, par le truchement de son appareil photo, la mise en tension de l’individu par le corps social au sein de territoires aux identités singulières.

 

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